Le dilemme de l’innovateur à l’heure du digital

Faire cohésion entre deux temporalités : celle de l’urgence (et de l’immédiateté), avec celle du temps long (et stratégique)

Les entreprises, qui s’embarquent dans les processus de transformation, se heurtent à deux problèmes majeurs, celui d’engager les équipes et de définir les priorités. Le défi ne réside pas tant dans le choix de tel ou tel outil ou telle ou telle idée mais plutôt de savoir mettre en place les pratiques avant les outils. Souvent les entreprises se focalisent sur le point émergent de l’iceberg, à savoir le déploiement des outils. Mais sans contenus, sans interactions, sans échanges et sans pratiques et donc appropriation, l’outil est une coquille vide.

Trois exemples à l’appui qui démontrent comment une approche intégrée du digital favorise l’émergence de l’innovation en entreprise :

1/ Crowdsourcing et innovation collective pour trouver des nouvelles idées

  • Pratiques associées : mise en place de processus pour exploiter les idées et octroi de temps libre dédié à des activités et des projets personnels
  • Outils à disposition : Boite à idée, forums, Wikis, salle dédiée etc

Le challenge pour les entreprises n’est pas de mettre en place un processus ou un outil mais de « changer la culture managériale« . Passer d’une culture de « chef », du management vers les collaborateurs, à une culture de « leadership », remontée des idées des collaborateurs vers la direction.

2/ Télétravail et nomadisme : le taux de projet s’est multiplié par 2 en 1 an. Autant considérer le nombre de réunions, d’échanges, d’allers-retours en constante augmentation.

  • Pratiques associées : Développer des programmes pour faciliter le travail à distance, déployer des lieux permettant des échanges entre les populations nomades des entreprises (open, space, espace de co-working…)
  • Outils à disposition : Tablette, Smartphone, PC portable, 3G, VPN, Blogs d’entreprise, Intranet, etc

Le challenge pour les entreprises est de dépasser les difficultés de mise en place, liée à des cultures traditionnelles d’entreprise qui cloisonnent. Il s’agit de « généraliser les modalités de nouvelles formes de travail à distance et plus encore, le télétravail« . La France est en dessous de la moyenne européenne concernant les dispositifs de télétravail.

3/ Knowledge Management : le transfert de compétences est un pilier dans la pérennité des actions les plus novatrices. Souvent les moins investies, elles reposent principalement sur le capital social, à savoir les compétences des salariés et partenaires, voir même des clients.

  • Pratiques associés : Formation, coaching, parrainage senior/junior, réseautage
  • Outils à disposition : e-learning, serious game, blog d’expert, réseau social d’entreprise, etc..

Le challenge pour l’entreprise est de « développer un écosystème hybride physique/digital » pour capitaliser sur les connaissances et prévenir la fuite des compétences.

Malheureusement, il n’existe pas de KPI ou de dashboard excel pour démontrer tous les bienfaits de ces actions, qui ont besoin d’un investissement de temps et d’une volonté stratégique affichée. La logique court-termiste dans laquelle les entreprises s’inscrivent à travers les KPIs financiers ne permet pas de réaliser l’importance de tout cela. Mais ça, c’est une autre histoire, au prochain volet !

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